C'est pas que je veux être monomaniaque de Koudlam, mais c'est juste que j'ai retrouvé une de ces vidéos, disparue de la chaîne officielle, à mon avis, pour de sombres affaires de droits d'auteur.

Toujours avec l'ami Cyprien Gaillard, il s'agit d'un court métrage de 20'18'' minutes. En deux parties. La première, c'est un immeuble de banlieue, à Meaux, au moment de sa "destruction officielle" ; la seconde, c'est la banlieue de Kiev, filmé depuis un hélicoptère, l'hiver. Cette deuxième partie m'avait poussé - accompagné "d'elle" - à aller me paumer dans la dite banlieue de Kiev, en été. Un oiseau bleu voletait dans cette version très contemporaine de Stonehenge soviétique. Il y avait quelques chiens errants, un tram, et des biscuits à la demande au supermarché.

Revenons sur la première partie. Destruction officielle d'un lieu d'habitation. En fait, j'ai rien d'autre à dire que ça : les prolétaires n'ont vraiment rien. On les parque quelque part. Puis on détruit leur maison, car leur habitat est devenu inadapté, ça s'écroule comme un chateau de carte. Pour reloger, ailleurs. Alors, le grand capital panaméen leur "offre" un autre logement "décent". Comme aux Minguettes. Mais pas un seul moment ils n'ont été maîtres de leur vie. Et ce petit feu d'artifice pitoyable qu'on leur organise... Je n'avais pas revu la vidéo depuis des années. En la regardant, dans cette semaine de Panama Papers, j'imaginais la même chose de l'autre côté de la barrière.

On arrive quelque part dans un château - Versailles, Blois, Chinon, whatever. On offre un petit feu d'artifice. Cotillons, musiques. Puis on fait tout péter. On écroule votre lieu de vie. Ciao Pantin. Mais l'honneur est sauf. Puisque l'argent dort tranquille au Panama. Je dois être trop sensible à l'actualité.

ça me rappelle ces soirées passées devant des chaînes Youtube d'explosions d'immeubles. À contempler ma propre déréliction. Le caractère terriblement grabataire de notre époque.

Koudlam Panama Papers

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