Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La décharge des clips du web intergalactique
21 août 2014

Réaction à chaud : Nicki Minaj - Anaconda !

 

Hier au soir, lorsque des amis m'ont dit qu'il y avait un nouveau clip de Nicki Minaj, j'ai failli rentrer illico à la maison pour voir ça. Et quand j'ai reçu ce matin des mails me demandant mon avis - hautement qualifié - sur la question, je me suis dit que je ne pouvais pas ne pas réagir et prendre position publiquement. En effet, partout sur la toile buzzait le nouveau tube "Anaconda" de la dite rappeuse américaine, qui semblait devoir faire la polémique. Surcharge de twerk. Grosses fesses. etc. Bon, il faut le dire, 19 millions de vues sur Youtube en une journée, c'est du très très lourd. 

J'ai perdu mon portefeuille

Je l'ai donc regardé. Intense déception.

Au moment de la sortie du tout premier clip "important" de Nicki Minaj, en 2010, Massive Attack, j'avais profondément espéré que sa carrière soit courte et violente, mais surtout courte. Tout était pourri : la porsche rose, ce type improbable qui désarticule ses épaules, la musique, les coupes de cheveux. Rien, rien, rien ne pouvait être sauvé. Et pourtant, elle s'est installée dans un créneau intermédiaire totalement improbable : le mélange parfait entre le côté "rap-hardcore-authentique" de feue Missy Elliot ("... if you got a big d*ck, let me search it...") ; la tendance putassière au porno-pop ; et, mon dieu, ça me tue de le dire, la vague "grosses fesses" dont le seul représentant fiable est MAJOR LAZER, compris ??!!!???

Pourquoi la déception ? Parce que ce dernier clip de Nicki Minaj est à peu près ce qu'elle a fait de plus soft depuis longtemps. Avant d'analyser rapidement le clip en lui-même, je voudrais donc démontrer grâce à la très (trop) riche carrière clipistique de Nicki que ce dernier essai est un pétard mouillé, car elle avait déjà TOUT fait avant. Preuve que les journalistes ne font pas leur boulot ou qu'ils sont les valets les plus serviles de l'impérialisme clipistique. En vrac : 

- Si les journalistes avaient regardé Beez in the trap, ils auraient vu des grosses fesses en train de bouger, des billets sur des nichons, du twerk, et beaucoup de BON GOÛT. 

Un peu de de finesse

- Si les journalistes avaient regardé Super Bass, le plus gros succès de Nicki pour l'instant, ils auraient vu des grosses fesses, du twerk, Nicki Minaj en train de se verser du slime sur les nichons, et beaucoup de BON GOÛT ROSE.

Finesse rose

- Sir les journalistes avaient regardé Starships (et là je peux pas leur en vouloir, parce qu'il est vraiment horrible), qu'auraient-ils vu ? Oh mon dieu ! De très grosses fesses, de gros seins, et des hommes qui se font jeter de la peinture dessus. 

Le dernier Marc Dorcel

Etc, etc, etc... et je laisse de côté les 12 534 featuring de Nicki Minaj, sinon ça m'obligerait à parler de Justin Bieb*r, et c'est hors de question. 

Venons-en à ce non-événement, ce plat tiédasse, à savoir : Anaconda. Réactions au fil de la magnifique découverte de ce bijou. 

- 0:20 : ok, la jungle, c'est le truc de Katy Perry, cocotte. 

- Première impression "musicale" : ouf, après quatre ans de David Guetta, et l'invasion du dub step jusque dans les plus profonds recoins de la pop mondiale (je ne parle pas de Korn, mais du gros ratage de Rihanna, @1:14), Nicki Minaj qui, comme disait Georges Frêche à propos d'Hélène Mandroux, "n'a jamais eu une seule idée depuis six ans", a suivi la prescription de Beyoncé dans un de ses derniers clips : "... Radio say 'speed it up', I just go slower..." (@0:57). N'est pas mariée avec Jay-Z qui veut, et même si ça n'améliore pas la musique, c'est pas grave, c'est toujours moins agressif aux oreilles. 

- 0:33 : mon dieu, du jus de noix de coco, blanc et laiteux ! À quoi diable cela doit-il nous faire penser ? 

- 0:37 : horrible tentative de chaussure / tenue excentrique à la Lady Gaga sur le fond blanc du clip de Robin Thicke

- 0:56 : premier twerk. J'ai failli m'endormir trois fois tellement c'est nul. 

- 1:06 : placement de produit "Beats" pour faire plaisir à Dr. Dre, s'acheter une crédibilité rap et copier la reine du placement de produit, Lady Gaga (again). 

- 1:14 : gimmik tout bizarre, sorti tout droit des années 1990, et en l'occurrence, on dirait Sex on the Street de Pizzaman (qui est devenu plus tard Fatboy Slim)

- 1:18 - 1:32 : chorégraphie en carton pâte sur fond blanc.

- Ok, je décroche (et coupe le son de Nicki pour écouter Die Antwoord en loucedé). 

- 1:56 : gros et insupportable vol de mouvements de gym du clip Call on Me d'Éric Pridz !!

- 2:03 : je savais pas que les Spice Girls s'étaient reformées. 

- Je m'ennuie beaucoup.

- Tiens, des bananes sur un tourne-disque.

- Tiens, un ananas sur un tourne-disque. 

- 2:57 : lettres géantes en référence au clip de Diam's :-)

- 3:05 : oh mon dieu, une scène totalement fine sur une femme qui se met de la crème chantilly sur les seins et lèche une banane. Super transgressif.

- 3:24 : Pourquoi ils ont repris la scène de Beez in the trap avec 2 Chainz ?

- 3:54-4:02 : imaginez seulement, une seule fois dans votre vie, qu'une fille ou un homme fasse le genre de bruit que fait Nicki Minaj dans ce clip. Illico, les premières scènes d'Alien vous reviennent.

- Insupportable. Même Drake est consterné à la fin. 

Voilà. Je me tais. Étant un furieux militant du lobbying pro-grosses-fesses, je vous déconseille à jamais Nicki Minaj. Et je vous recommande chaudement la meilleure chose qui ait été fait à ce jour sur la question : Bubble-but, de Major Lazer. Là on cause.

PS : le temps que j'écrive cette article, le clip de Nicki Minaj est passé de 19 millions à 20 051 156 (21 août, 12h13). C'est horrible.

Publicité
Publicité
Commentaires
La décharge des clips du web intergalactique
  • Avant Youtube, il y avait MTV. J'ai regardé tous les clips de l'histoire du monde et au lieu de pourrir mon entourage avec mes avis sur la question, je vais vous pourrir VOUS. Comme une soirée Youtube sans fin...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité