World of the Clip (2) : Burkina Faso !

Bon en fait, je dis Burkina Faso, mais en réalité la musique circule beaucoup en Afrique de l'Ouest et notamment à partir de la  Côte d'Ivoire et du Mali. Quand je suis allé faire un tour là-bas, il y a un certain temps maintenant, j'étais arrivé en pleine phase du tube "Grippe aviaire" (coupé-décalé), dont la chorégraphie était tout simplement fantastique.

L'idée était simple : la "grippe aviaire" (la vraie) vous rend fou ; alors faites semblant d'être fou en dansant. Tout cela permettait de faire n'importe quoi sur le dancefloor (mais vraiment n'importe quoi). Et lorsqu'on regarde les autres clips des tubes de Coupé-Décalé de l'époque, comme Marechal (Séka Séka), on se rend compte que la chorégraphie est vraiment importante. Finalement, tout ça nous aide à comprendre comment Moussier Tombola a pu réaliser 50 millions de views sur Youtube !

Cependant, ce qui m'avait surtout frappé, c'était que d'autres styles de musique abordaient des thèmes sociaux de manière très littérale. En gros, tu peux danser sur des chansons qui parlent d'adultère, d'impôts, de réforme d'infrastructures... Fitini chante ainsi dans l'Ancienne école : "Nous sommes beaucoup conseillés. (...) Nous sommes beaucoup éduqués. (...) On marchait des kilomètres avant d'arriver à l'école. Avec mes 5 francs, la journée est gagnée. Même les enseignants, ils enseignaient par amour. On était solidaires, disciplinés, beaucoup travailleurs, c'est dans l'unité qu'on a construit ce pays-là". 

C'est peut-être parce que ce genre de musique s'appelle le Zouglou, et a pour but de parler des problèmes sociaux... Mais c'est vrai que ça me faisait délirer d'entendre chanter tous les jours "tu dois pas divorcer" ou je sais pas quoi sur des rythmes de boîte à rythme ! Un peu comme si un chanteur en France, faisait les rimes suivantes : 

"On nous oblige au repos dominical

alors qu'on veut travailler !

Vote Nicolas Miguet, 

Sinon ce sera l'hernie fiscale" (TM)

Passons. Pour ce qui est des clips, c'est plutôt simple : un homme chante, fait des chorégraphies, avec des couleurs qui pètent les yeux, des effets visuels qui pètent les yeux et des fringue qui pètent les yeux. Comme dirait ma collègue italienne, c'est "cassage de l'oeil". 

Quittons-nous après ce très bref aperçu par un clip magique, financé par le Ministère de la Culture et des Arts burkinabé, et qui à mon goût, est pas loin de devoir figurer dans Vice Magazine.